Un épisode de la vie de saint Étienne
Eglise de villennes-sur-Seine
Cette toile peinte, de grandes dimensions (près de 13 m2), a été encastrée, durant des dizaines d’années, tout au fond du chœur de l’église. Sans que personne ne sache vraiment d’où elle vient, elle disparaît durant plus de vingt ans, à partir de 1980 !
Plusieurs années plus tard, elle est retrouvée … dans les réserves du musée de Chartres (elle y était partie pour une exposition vers 1980). Elle se situe maintenant dans la salle des mariages de la mairie de Villennes et non plus dans l’église.
Mais cette toile n’a pas fini de nous surprendre. En effet, le mystère de sa disparition résolu, la toile part en restauration. Et là, surprise : ce n’est pas une œuvre du XIXe siècle, de peu d’intérêt, comme on le croyait.
Elle date du XVIIe et se trouve être une œuvre unique en France et fort intéressante.
Voici son histoire en partie reconstituée, grâce aux recherches de Cécile Garguelle : en 1648, le célèbre Laurent La Hyre exécute des dessins pour la paroisse Saint-Étienne du Mont, en vue de la réalisation de grandes tapisseries racontant la vie de saint Étienne. A partir de ces dessins, des cartons sont peints pour servir de modèles aux liciers. Les tapisseries sont confectionnées et placées dans la nef de l’église de Paris.
Arrive la période révolutionnaire et ses ravages dans les églises. Les tapisseries disparaissent toutes, dans les flammes ou dans la Seine. Heureusement les dessins de La Hyre ont pu être conservés (ils se trouvent dans les collections du musée du Louvre). Parmi les « cartons » qui ont servi au tissage des tapisseries, il en reste un seul, qui se trouve à Saint-Petersbourg. C’est tout !
Mais voici ce que découvrent les restaurateurs et les services du patrimoine des Yvelines : « notre » toile de Villennes est l’un de ces cartons, une pièce unique en France, d’une grande importance dans l’histoire de l’art au XVIIe siècle, que l’on peut désormais admirer dans la mairie de la commune (car elle ne peut plus retrouver sa place das l’église à la suite des restaurations).
Rappelons-nous cependant qu’elle ne nous a pas encore livré tous ses secrets !