Eglise Saint-Germain de Médan
Historique
Cette église est dédiée à saint Germain évêque de Paris et à saint Clair évangélisateur du Vexin. Elle a été construite en 1635, à la commande de Jean Bourdin, seigneur de Médan – en remplacement de l’église précédente.
On retrouve les analogies de construction entre l’église et le château : la balustrade de la tribune de l’église est identique à celle de la grande terrasse et à celle de la poterne d’entrée du château.
Eglise mutilée lors de la Révolution, elle en porte les traces :
– Sur l’extérieur des tours, les armes martelées de Jean Bourdin,
– Sur le fronton au-dessus du portail : l’inscription encore partiellement lisible : « Le peuple français reconnaît l’être suprême et l’immortalité de l’âme. »
– Sur la porte, la suppression du fleuron central des ferrures en forme de lis.
– Au-dessus du portail : la croix martelée.
VIsite extérieure
C’est un édifice élégant, appuyé de chaque côté par quatre contreforts et, en façade, par deux tours carrées.
La façade est régulièrement partagée, verticalement et horizontalement. L’horizontalité est soulignée par les corniches des entablements qui partagent chacune des deux tours, et par celles qui entourent l’oculus central. Au centre, le portail est en plein cintre, sous un fronton triangulaire, sur lequel on peut lire la phrase révolutionnaire peinte au pochoir. De part et d’autre du portail, les deux tours sont surélevées d’un dôme de pierres surmonté d’un lanternon. La tour sud abrite deux cloches : l’une de 1596 (une des plus anciennes du département), l’autre de 1761.
Au centre du parvis, se trouve une croix de pierre.
Saint Germain de Paris, évêque (VIè siècle).
Né à Autun, il vit dans l’entourage de Chilpéric, puis il est nommé évêque de Paris (en 556).
Il est inhumé dans l’église Saint-Germain-des-Prés, édifiée au XIè siècle sur l’emplacement du monastère qu’il a fondé.
Quatorze églises des Yvelines lui sont dédiées, parmi lesquelles Médan, Andrésy, Saint-Germain-en-Laye, Le Chesnay.
Il ne faut pas le confondre avec saint Germain d’Auxerre (v.378 – 448), évêque d’Auxerre en 418. C’est lui qui, envoyé par le Pape en Angleterre, rencontre Geneviève à Nanterre. Il meurt à Ravenne mais est inhumé à Auxerre. A Paris, l’église Saint-Germain-l’Auxerrois lui est dédiée.
Six églises des Yvelines sont sous son patronyme – dont Villepreux et Coignières.
Saint Clair, diacre et martyr (IXè siècle).
Né à Rochester, il passe en Gaule, s’établit dans le Vexin qu’il évangélise. Il est assassiné vers 894 par des meurtriers à la solde d’une femme dont il a dédaigné l’amour. Le bourg où il meurt porte le nom de Saint-Clair-sur-Epte.
Patron des doreurs et des brodeuses.
VISITE INTÉRIEURE
C’est une nef unique de cinq travées à croisées d’ogives et à chevet plat. Les fenêtres hautes et étroites sont typiques du XIIIè siècle, dans un édifice du XVIIè.
L’église a été édifiée en 1635 avec une grande unité de style : l’architecture, l’autel et son tabernacle, les tableaux, les dalles, sont de la même époque.
L’AUTEL
Adossé au mur, en calcaire, il date de l’époque de la construction.
De part et d’autre, de hauts panneaux sculptés portent en leur centre, l’inscription d’un verset du psaume 115 qui se lit de droite à gauche (Epitre, Evangile).
Le tabernacle est d’origine. Sur la porte, est représenté le Christ enseignant.
Sur le devant d’autel, se trouve le blason sculpté de Jacques Lescot, évêque de Chartres (diocèse auquel était rattaché Médan jusqu’à la Révolution).
LES TABLEAUX
Trois tableaux sont accrochés de part et d’autre de l’autel. Ils ne sont pas signés mais y figurent les armes de Jean Bourdin (trois têtes de daims d’or sur fond d’azur). Celles-ci indiquent qu’il en est le donateur.
– Au-dessus du maître autel : la Cène représente l’institution de l’Eucharistie. Le Christ est au centre de la composition avec saint Jean. Les 12 Apôtres sont présents, Judas nous tourne le dos, il est reconnaissable à la bourse attachée à sa ceinture.
– A droite : la crucifixion. Au pied de la croix : Marie (évanouie de douleur), saint Jean, Marie-Madeleine, et Joseph d’Arimathie qui se chargera de l’ensevelissement du Christ.
– A gauche : le martyre de saint Clair. Au second plan, le bourreau lève sa hache et saint Germain esquisse un geste de bénédiction.
Sur le mur nord, une Annonciation, ébauche pour un tableau de plus grand format.
LES DALLES
Au sol, dans l’allée centrale, une dalle funéraire évoque Jean Bourdin, bâtisseur de cette église, seigneur de Médan et de Beaulieu, mort en 1636.
Une autre dalle évoque aussi Jean Bourdin, au fond de l’église sur le mur nord.
LE BAPTISTERE ROYAL
Cette cuve baptismale de forme ovale est en deux parties. L’une profonde, c’est la cuve baptismale. L’autre partie, en forme de bénitier, est utilisée pour les baptêmes par aspersion.
Une pierre calcaire gravée en caractères gothiques, fixée sur le mur du clocher nord, donne l’origine de ses fonts. Ils se trouvaient dans l’église Saint-Pol de Paris et ont servi au baptême de Charles V et de Charles VI. Puis ils furent offerts et transportés à Médan, dans l’église précédente, à la fin du XVè siècle (1494).
LE CONFESSIONNAL
La porte sculptée et ajourée porte les emblèmes pontificaux (la tiare, les deux fanons et les deux clés), rappelant que c’est à saint Pierre qu’ont été remises les clés du Royaume des cieux : pouvoir de lier et de délier qui s’exerce aussi dans le sacrement de pénitence et de réconciliation.
LES LITRES
Sur les piliers, des bandeaux sont peints aux armes de Gilbert de Voisins à l’occasion de son inhumation. La détérioration de leur peinture (sauf celle de l’ouest) est due au foin engrangé dans l’église pendant la Révolution.
LES VITRAUX
Les deux vitraux de la travée du chœur (XIXè siècle) représentent : l’un Marie mère du Sauveur du monde, l’autre saint-Germain de Paris, patron de l’église.